Thomas Händel « Nous voulons démocratiser l’économie »
Interview mit Thomas Händel in „L’humanité“
Thomas Händel, député du parti allemand Die Linke au Parlement européen, est responsable des questions relatives au marché du travail et des affaires sociales. Il dénonce la mainmise de la finance sur l’UE.
Berlin, correspondance. En Allemagne, la demande de démocratie directe fait son chemin, notamment autour de l’avenir de l’euro. Que pensez-vous de ces revendications d’une plus grande implication des citoyens dans les prises de décision politiques ?
Thomas Händel. Depuis le départ, le parti de gauche allemand Die Linke se prononce en faveur d’une participation directe des citoyens, en Allemagne comme dans les autres États membres. D’une part, faire participer la base au processus décisionnel est une bonne solution pour enrayer le scepticisme envers l’Union européenne (UE) ou la politique en général, parce que les gens s’intéressent davantage aux sujets pour lesquels ils peuvent codécider. Et, d’autre part, les citoyens devraient pouvoir se prononcer régulièrement sur la politique menée par leurs représentants. Nous devons leur accorder plus de confiance que le simple fait de déléguer leurs responsabilités en élisant leurs représentants tous les quatre ou cinq ans, sans véritable moyen de recourir ensuite aux décisions prises par ces derniers. Pour ces raisons, nous considérons comme indispensable la participation directe des citoyens via des référendums, et ce à tous les niveaux, qu’il s’agisse d’une commune ou de l’UE.
Vous évoquez les référendums. Quels sont les autres instruments que le parti Die Linke propose de mettre en place pour renforcer la participation des citoyens en politique ?
Thomas Händel. Nous voulons démocratiser l’économie et les marchés financiers. Les domaines clés des services d’intérêt général comme l’eau, l’énergie, les transports publics et le système d’éducation doivent être soumis à des contrôles citoyens et démocratiques. Idem pour les banques : elles doivent être réduites à leurs fonctions initiales, à savoir administrer l’épargne des particuliers et accorder des crédits d’investissements destinés à soutenir l’économie. C’est ce même contrôle citoyen qui pourra contraindre les entreprises à agir de nouveau dans l’intérêt de tous. Nous encourageons ainsi les citoyens à s’emparer de ces questions et à exiger la prise en compte de leurs intérêts. À ce titre, nous pensons qu’à seize ans les gens sont non seulement capables mais ont aussi souvent l’ambition de participer aux prises de décisions politiques. De même, nous revendiquons un droit de vote et d’éligibilité pour toute personne là où elle habite, et ce quelle que soit sa nationalité d’origine.
Est-ce que l’initiative citoyenne européenne (ICE) promet plus de démocratie au sein de l’UE en accordant, dès le début 2012, un droit d’initiative politique à tout rassemblement d’au moins un million de citoyens de l’UE ?
Thomas Händel. Bien sûr ! On critique souvent les quotas élevés et le manque d’obligation juridique de l’ICE, mais c’est tout de même un instrument qui permet aux citoyens non seulement de participer aux décisions politiques, mais également d’en susciter. Les responsables politiques y réfléchiront à deux fois avant de fermer les yeux sur une initiative soutenue par au moins un million de citoyens ! Nous, les forces de gauche, nous devrions y recourir de manière offensive afin de construire une Europe et une UE plus sociale.
Entretien réalisé par Charlotte Noblet
Das Interview finden Sie online auch auf den Seiten der „L’humanité“: Interview mit Thomas Händel
Deutsche Übersetzung:
„Wir wollen die Wirtschaft demokratisieren“
Drei Fragen an Thomas Händel, Europaabgeordneter der Partei DIE LINKE, Mitglied im Ausschuss für Soziale Fragen und Beschäftigung sowie stellvertretendes Mitglied im Ausschuss für Wirtschaft un Währung:
L’humanité, Büro Berlin: In Deutschland wird es im Zusammenhang mit Europa und dem Euro nach einer direkten Beteiligung des Souveräns an Entscheidungsprozess aufgeruft. Was halten Sie davon?
Thomas Händel: DIE LINKE hat sich von Anfang an für eine direkte Beteiligung der Menschen in Deutschland und allen Mitgliedstaaten, also für Volksentscheide ausgesprochen. Dies hat mehrere Gründe: erstens interessieren sich Menschen wesentlich eher, wenn sie wissen worum es im Einzelnen geht und das es für sie auch etwas mitzuentscheiden gibt. Will ich also die Skepsis der Menschen gegenüber Europa überwinden, muss ich sie möglichst breit an den Entscheidungen teilhaben lassen. Und zweitens sollen die Menschen natürlich auch darüber abstimmen können, ob das, was die Politiker ihnen da vorlegen auch so ist, wie sie sich das vorstellen. Wir müssen den Menschen mehr zutrauen als nur alle 4 oder 5 Jahre die Verantwortung an Politiker zu delegieren und dann im Weiteren hilflos deren Entscheidungen zusehen zu müssen. Deshalb sagen wir es braucht zu zentralen politischen Fragen, und die europäische Integration und die EU ist eine solche, Volksentscheide auf den jeweiligen politischen Ebenen, von der Kommune bis nach Europa.
„L’humanité“, Büro Berlin: Welche Vorschläge stellt DIE LINKE zur Diskussion, was die Förderung der Bürgerbeteiligungs- und Mitbestimmungsrechte betrifft, sowohl auf EU-Ebene als auch auf Bundes- und Landesebene?
Thomas Händel: Neben den schon erwähnten Volksentscheiden wollen wir eine weitgehende Demokratisierung der Wirtschaft und der Finanzmärkte. Schlüsselbereiche der öffentlichen Daseinsvorsorge wie Energie, Wasser, öffentlicher Verkehr und Bildung gehören unter demokratische öffentliche Kontrolle, Banken müssen vergesellschaftet, verkleinert und auf ihre eigentliche Bestimmung zurückgeführt werden, nämlich die Spareinlagen der Menschen zu verwalten und die Wirtschaft mit Krediten für Investitionen zu versorgen. Erst die demokratische öffentliche Kontrolle zwingt die Unternehmen, wieder im Sinne der Allgemeinheit zu agieren. Wir wollen die Menschen ermutigen, sich in diese Fragen einzumischen und ihre Interessen auch einzufordern. Daneben denken wir, das Menschen durchaus schon mit 16 in der Lage, vor allem aber Willens sind, sich an politischen Entscheidungen zu beteiligen, und fordern deshalb, das Wahlalter allgemein auf 16 herabzusetzen. Und wir glauben, das alle Menschen, ob Staats- oder Unionsbürger oder nicht, dort, wo sie wohnen, auch das aktive und passive Wahlrecht haben sollten.
„L’humanité“, Büro Berlin: Wird die Europäische Bürgerinitiative („Europäisches Bürgerbegehren“), wovon die Bürger/innen ab dem 1. April 2012 Gebrauch machen können, ein Plus für die Demokratie innerhalb der EU sein?
Thomas Händel: In jedem Fall. Auch wenn die EBI mit vielen Mängeln behaftet ist wie zum Beispiel zu hohe Quoren oder deren Rechtsunverbindlichkeit, so ist sie doch ein Instrument, die Menschen in Europa nicht nur an Entscheidungen zu beteiligen, sondern auch selbst solche herbeizuführen. Die Mächtigen in Europa werden sich schwer überlegen, ob sie eine Initiative, die von einer Million Menschen per Unterschrift gefordert wird, auf die lange Bank schieben. Die EBI ist kein Allheilmittel, dennoch: Wir Linken sollten uns dieses Mittels zur Einflussnahme bewusster werden und es offensiv nutzen, um Europa, die Europäische Union sozialer zu machen.